Dans cet article, nous tentons d’élucider le modèle philosophique d’Albert Camus à travers lequel il ne théorise pas la philosophie, il ne la coince pas non plus dans des rouages conceptuels, mais il la vit et la considère comme mode de vie. En ce sens, Camus procède par une exaspération du souci de soi des Anciens donnant lieu à une « éthique de l’absurde », dont les trois bases sont la révolte (refus), la passion (inespoir) et la liberté (lucidité). Cela permet de considérer que la réflexion philosophique de Camus adopte un chemin d’une philosophie du bonheur attribuant une valeur importante à un idéal de consentement au destin. D’un autre côté, le fait de considérer la philosophie chez Albert Camus comme mode de vie constitue la source d’une grande richesse dans l’interprétation de son œuvre puisque chez ce penseur lui, la révolte obéit au même idéal philosophique. L’Homme révolté n’est qu’une destruction de l’histoire de la révolte nihiliste et d’une fondation d’un mode de vie centré sur le souci d’autrui